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forum abclf » Réflexions linguistiques » mon 64e questionnaire: fuir/se fuir, profiter, c'est pas terrible

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Messages [ 13 ]

1 Dernière modification par papy (15-05-2006 16:00:49)

Sujet : mon 64e questionnaire: fuir/se fuir, profiter, c'est pas terrible

Coucou à vous tous,

1. Après quelques navigations sur Internet, je suis amené à constater que la forme pronominale du verbe Fuir existe. Mais je la vois rarement utilisée au quotidien. De plus, je ne la trouve pas dans mon dico. Alors, je vous demande la différence de fuir avec se fuir.

2, Quelle façon me conseilleriez-vous ?
- Je profite de ce que je suis un bon élève...
- Je profite que je suis un bon élève...

3, L'expression C'est pas terrible porte le sens de "c'est très terrible", n'est-ce pas ? Donc, lorsque qq'un me demande si c'est pas terrible, je lui réponds comment (si / oui / non) ?
Par exemple:
A: Votre travail marche comment ? Ou c'est pas terrible ?
B:
(idée que le travail marche bien, comment répondre ?)
(idée que le travail marche très mal comme ce que demande A, comment répondre ? )

Merci.

2 Dernière modification par Andreas (15-05-2006 16:45:37)

Re : mon 64e questionnaire: fuir/se fuir, profiter, c'est pas terrible

Bonjour Papy ! smile

Quant à se fuir, oui, la forme est au TLFi (en revanche, pas dans mon Micro-Robert), ...peut-être une forme plutôt rare...

Le TLFi a écrit:

Emploi pronom. à sens réfl. ou réciproque. (...) On les apporte, je vais les lire pour me fuir moi-même (BALZAC, Lettres étr., t. 3, 1850, p. 160).

profiter:
Moi, je n'ai jamais entendu une forme de profiter de + construction verbale. Mon Micro-Robert ne donne qu'un exemple avec un substantif.
J'écrirais: Je profite du fait que je suis un bon élève.
Mais je laisse la parole aux autres aussi - peut-être une construction avec de ce que serait quand même possible ?

C'est pas terrible:
Le sens de la phrase dépend du contexte et du ton sur lequel on la dit, j'estime.

On peut dire:
Crois-moi, le travail ici me plaît très bien. Comparé avec le travail horrible à Paris, c'est vraiment merveilleux de pouvoir être à Nantes. C'est pas terrible...
> valeur positive, Le travail n'est pas terrible mais beau.

Ou bien:
J'imagine que vous avez du mal à vous habituer à cette nouvelle situation. La vie est dure quand un ami meurt. Dites... c'est pas triste d'être seul maintenant ? C'est pas terrible ?
> valeur négative, on veut suggérer une réponse comme « Que vous avez raison ! Bien sûr, c'est énormément triste et terrible ! »

La différence est un peu difficile à expliquer. Si la phrase est une question, on attend une réponse contraire.... Et cela dépend du ton. Si l'on met l'accent sur pas, je dirais que l'on veut dire "ce n'est pas terrible", quand on met l'accent sur terrible, alors, on veut suggérer que "c'est terrible"...
J'espère pourtant de te pouvoir aider un peu avec cela... smile

Ceci devient vraiment insignifiant. - Pas encore assez.

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Re : mon 64e questionnaire: fuir/se fuir, profiter, c'est pas terrible

Merci Andreas pour l'intervention si prompte. En ce qui concerne profiter de ce que, j'ai trouvé un lien qui en parle (http://grammaire.softissimo.com/index_a … che283.htm), citation:

Profiter se construit toujours avec une proposition introduite par de ce que.

Je profite de ce que vous soyez tous réunis (et non je profite que vous soyez tous réunis).

4 Dernière modification par kobo (15-05-2006 17:25:49)

Re : mon 64e questionnaire: fuir/se fuir, profiter, c'est pas terrible

Je crois qu'il ya un troisième sens pour l'expression "c'est pas terrible"
Familièrement, terrible est utilisé pour super, admirable.
C'est pas terrible peut ainsi vouloir dire: ce n'est pas extraordinaire, c'est moyen...

o malakas tis pareas

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Re : mon 64e questionnaire: fuir/se fuir, profiter, c'est pas terrible

Une idée me vient: peut-être même que dans cet exemple, on en dit le moins (c'est pas terrible) pour en suggérer le plus (c'est nul). Cette figure de rhétorique serait une litote.

o malakas tis pareas

6 Dernière modification par piotr (15-05-2006 18:31:20)

Re : mon 64e questionnaire: fuir/se fuir, profiter, c'est pas terrible

Papy a écrit:

Profiter se construit toujours avec une proposition introduite par de ce que.

En fait, profiter + nom se construit toujours avec de : profiter de l'instant, profiter de la vie, je profite de votre venue.
  Donc, en cas de subordonnée, ce sera toujours une relative construite avec de ce + que (relatif). Attention , ce est ici pronom démonstratif  (=ceci, cela) et nom adjectif démonstratif (comme ce serait le cas dans : je profite de ce passage pour ...).

  Profiter + verbe se construit avec pour : profitez-en pour passer nous voir, il en a profité pour s'enfuir.

elle est pas belle, la vie ?

Re : mon 64e questionnaire: fuir/se fuir, profiter, c'est pas terrible

Bonjour!
"Profiter que" est accepté dans la langue parlée. Cela risque de passer lorsqu'on relate un dialogue.
"Se fuir" est un verbe pronominal réciproque, qui nécessite au moins deux personnes pour pouvoir s'exprimer (ils se fuyaient les uns les autres).
Quand Balzac se fuit lui-même, c'est qu'il veut donner l'impression que deux personnes cohabitent en lui.

"C'est pas terrible", qui est une forme incorrecte (il manque le "ne"), veut toujours dire: "ce n'est pas bien" ou "c'est très mal".
Quand on veut dire que cela n'est pas grave, on insiste sur la forme correcte de l'expression: "cela n'est pas terrible".
-Comment allez-vous?
-Bof! c'est pas terrible! (ça va mal)

-J'ai contracté un rhume hier.
-Bah! cela n'est pas terrible (ce n'est pas bien grave).
J.M.

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Re : mon 64e questionnaire: fuir/se fuir, profiter, c'est pas terrible

Papy a écrit:

je suis amené à constater que la forme pronominale du verbe Fuir existe. Mais je la vois rarement utilisée au quotidien.

Effectivement, Papy, j'ai même cru un moment que tu voulais parler de s'enfuir, qui est un pronominal essentiel.

en fait, Robert le Grand a écrit:

SE FUIR  v. pron.

=> (Réciproque). * Voilà deux mois qu'ils sont brouillés et qu'ils se fuient.

=> (Réfléchi). Chercher à échapper à soi-même, à se distraire de quelque tourment intérieur et spirituel.
     * L'homme, selon Pascal, cherche dans le divertissement un moyen de se fuir.

Mais on n'utilise pas ça tous les jours (et c'est un euphémisme !), et je comprends que vous ne l'ayez pas trouvé dans vos dicos respectifs. Robert le Petit le mentionne à peine, Littré le cite en ultime alinea.
  Il est donc normal que le Micro-Robert d'Andreas, si complet soit-il sous son faible volume, n'en fasse pas état.

elle est pas belle, la vie ?

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Re : mon 64e questionnaire: fuir/se fuir, profiter, c'est pas terrible

La forme "se fuir" n'est quand même pas ultra-rare. Si on tape "se fuient" sur google, on obtient une flopée d'exemples, pas forcément littéraires et souvent contemporains.

10 Dernière modification par papy (15-05-2006 19:27:53)

Re : mon 64e questionnaire: fuir/se fuir, profiter, c'est pas terrible

Merci tout d'abord, ici je voulais demander en plus comment répondre à la question   " Ce n'est pas terrible ? " qui porte, contrairement à sa forme négative, un sens positif. Donc, sur quoi se base-t-on pour y répondre ? (sur la grammaire ou le sens)

Et quel mode se fait après profiter de ce que ?

11 Dernière modification par kobo (15-05-2006 19:01:18)

Re : mon 64e questionnaire: fuir/se fuir, profiter, c'est pas terrible

Si le travail marche très bien, on dira familièrement: le travail marche terrible.
Si le travail marche mal: le travail ne marche pas terrible.

o malakas tis pareas

Re : mon 64e questionnaire: fuir/se fuir, profiter, c'est pas terrible

papy a écrit:

Merci tout d'abord, ici je voulais demander en plus comment répondre à la question   " Ce n'est pas terrible ? " qui porte, contrairement à sa forme négative, un sens positif. Donc, sur quoi se base-t-on pour y répondre ? (sur la grammaire ou le sens)

Et quel mode se fait après profiter de ce que ?

Bonjour Papy,
Venant de faire , par exemple, un dessin, on se rend compte qu'il n'est peut être pas aussi abouti qu'on l'aurait voulu. On demande alors à un camarade:
-Qu'est-ce-que tu en penses?... Pas terrible, hein?...
Que l'autre réponde: "ah oui! effectivement!" ou "Non, en effet", cela veut dire exactement la même chose: le dessin est bon pour la poubelle!
C'est le genre de question que l'on peut poser également dans le même cas de figure pour se rassurer sur ses capacités créatrices, en espérant que l'autre répondra: "Mais si, mais si...", ce qui veut dire que le dessin est au moins passable (ou que le camarade est en fait un vrai ami qui ne veut pas nous blesser, préférant mentir que de nous faire de la peine...)

Après "de ce que", c'est le même mode que celui utilisé pour conjuguer "profiter".
J.M.

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Re : mon 64e questionnaire: fuir/se fuir, profiter, c'est pas terrible

Donc, c'est sur la grammaire qu'on s'appuie pour répondre à la question, et non sur le sens.

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