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forum abclf » Réflexions linguistiques » Mon 22e questionnaire: après qqch/laisser qqun et à qqun/dès que/à, de

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Sujet : Mon 22e questionnaire: après qqch/laisser qqun et à qqun/dès que/à, de

Bonjour à tous,

Selon notre administrateur Gb et Piotr (par courriel privé), je vais poster encore mes questionnaires bien numérotés, mais avec de courtes explications entre parenthèses pour que tout le monde puisse comprendre à l’avance et retrouver de façon plus simple ce que veut aborder chaque questionnaire.

1, L’expression Après la fn de mon travail est-elle mal dite ? D’après moi, on peut dire tout simplement Après mon travail mais  j’ai entendu dire aussi Après la fin de mes études qui a été jugé bien dit.

2, Quelles sont les différences entre :
a, Je l’ai laissé faire ce qu’il voulait             et           Je lui ai laissé faire ce qu’il voulait

b, Ils leur ont laissé prendre de mauvaises habitudes         et      Ils les ont laissés  prendre de mauvaises habutudes

Ou bien c’est kif-kif ?

3, J’ai écrit cette phrase Je vous téléphonerai dès que je serai à Paris  dans ma rédaction, qui a été barrée par ma prof (encore elle), ce qui m’a rendu très coléreux Elle a  dit que ces 2 propositions avaient le même sujet, et qu’on ne le disais pas en France. C’est vrai ?  En plus, elle n’a pas su comment transformer ma phrase en une autre plus correcte. A mon humble avis, ma phrase était déjà bien correcte. Une autre façon : Je vous téléphonerai dès ma présence à Paris, c’est pire ?

4, Pourquoi la préposition à dans ces cas « Il y a certes des facilités à vivre chez ses parents », « Eloigné de la famille, il  a les difficultés à trouver un emploi ». Je me demande bien si à pourrait être subtitué à de ?

Merci d’avance.

2 Dernière modification par piotr (11-01-2006 16:20:21)

Re : Mon 22e questionnaire: après qqch/laisser qqun et à qqun/dès que/à, de

Bonjour Papy,

au train où tu avances, il faudra bientôt prendre systématiquement ses bouquins avant de te répondre ...

  * après ...,  à la fin de ...,  après la fin de ... : peu de différence entre ces trois expressions. En toute rigueur après la fin de ... est un pléonasme, sauf si on dit longtemps après la fin de ... et même là, c'est litigieux. Mais il est exact qu'on l'entend tous les jours, ce qui le fait entrer dans le français actuel.
  Après ... : il n'y a aucune précision du délai pour cet "après"; cela sous-entend un délai pas trop long, mais c'est tout. Après les cours, tu viens travailler avec moi.
  À la fin de ..., cela signifie juste après, dès la fin de ... . À la fin des cours, nous irons travailler en bibliothèque. À la fin de mes études j'ai commencé à travailler.

  * je l'ai laissé faire : on laisse qqun (COD de laisser) faire qqch (COD de faire). Conclusion : même si on l'entend souvent, et même si nous le disons, je lui ai laissé faire est incorrect, mais très usité.
  Cas particulier: À son entrée en prison, on lui a laissé ses objets personnels. À son entrée en prison, on lui a laissé prendre ses objets personnels. Ces deux tournures sont correctes : on a donné l'autorisation à lui de ...

  * Je vous téléphonerai dès que je serai à Paris : D'accord, tu m'appelles dès que tu arrives ! Aucune faute là-dedans. Bien sûr le sujet est le même dans les deux propositions, et alors ? ce n'est pas interdit (à ma connaissance ...). On dit également Je te téléphonerai dès mon arrivée, expression courante, mais pas dès ma présence : personne ne dira cela. "Sitôt ma présence" est correct aussi, et peut être utilisé, mais cela relève d'un langage recherché.

  * des facilités à ... : c'est l'expression normale. On a de la facilité à + infinitif, voire à + nom : de la facilité à parler, de la facilité à la parole. Ici, facilité a toujours le sens d' aisance, aptitude, habileté.

  On trouve aussi :  facilité de + infinitif, ou bien  facilité pour + nom et pour + infinitif. Le sens est alors de moyen, occasion, et la tournure plus littéraire (Robert le Grand).

  Conclusion : dans les exemples que tu cites, on dira facilités, difficultés à ...

elle est pas belle, la vie ?

Re : Mon 22e questionnaire: après qqch/laisser qqun et à qqun/dès que/à, de

A propos de ta deuxième question, je me permets de citer une remarque du TLFi espérant ajouter quelque chose à la réponse de Piotr :

Avec lui/leur, laisser signifie « abandonner à quelqu'un le soin de » tandis qu'avec le/la/les, il sert à marquer qu'on ne s'oppose pas à l'acte de quelqu'un (d'apr. BRUNOT Pensée 1953).

Re : Mon 22e questionnaire: après qqch/laisser qqun et à qqun/dès que/à, de

papy a écrit:

2, Quelles sont les différences entre :
a, Je l’ai laissé faire ce qu’il voulait             et           Je lui ai laissé faire ce qu’il voulait

b, Ils leur ont laissé prendre de mauvaises habitudes         et      Ils les ont laissés  prendre de mauvaises habutudes

Ou bien c’est kif-kif ?

Bonjour à tous,

La différence est minime :
J'ai laissé Papy faire ce qu'il voulait.
=> je l'ai laissé faire ce qu'il voulait.

J'ai laissé faire à Papy ce qu'il voulait.
=> je lui ai laissé faire ce qu'il voulait.

Concernant l'utilisation de lui :
Je ne suis pas grammairien, mais si je devais donner une explication, je dirais : la tournure 'laisser faire' étant très courante, on a fini par l'utiliser comme une expression figée. D'où la tendance à ne pas séparer les deux termes : j'ai laissé faire à papy ... ce qui entraine l'utilisation du lui (pour un COI).

Mais comme le dit piotr, la bonne utilisation est la première !
Cela dit on comprend très bien les deux !:)

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Re : Mon 22e questionnaire: après qqch/laisser qqun et à qqun/dès que/à, de

Quelles sont les différences entre : Je l’ai laissé faire ce qu’il voulait et Je lui ai laissé faire ce qu’il voulait

Dans Grevisse, on peut lire:

« Quand l'impératif d'un des verbes voir, entendre, écouter, etc., régit un infinitif, le pronom personnel objet de cet impératif (et en même temps sujet de l'infinitif) se met à l'accusatif (forme du COD) si l'infinitif est un verbe intransitif ou transitif indirect: Nes les laissez pas partir. Ne la faites pas venir. Ne la laissez pas nuire à sa famille. — Il se met, soit à l'accusatif, soit au datif (forme du COI) si l'infinitif est un verbe transitif direct: Ne les laissez pas lire ce livre, ne leur laissez pas lire ce livre.»

Le verbe faire étant un verbe transitif direct, les deux formes Je l’ai laissé faire ce qu’il voulait et Je lui ai laissé faire ce qu’il voulait sont donc correctes.

Dans le passage cité, Grevisse parle de l'impératif, mais je suppose que la même règle s'applique aussi aux autres modes que l'impératif.

On peut d'ailleurs vérifier la validité de l'astuce de Bounigne:
Ne laissez pas Papy lire ce livre et Ne laissez pas lire ce livre à Papy sont possibles tous les deux. En revanche, seul Ne laissez pas Papy nuire à sa famille est possible (Ne laissez pas nuire à sa famille à Papy est exclu), et donc est seul admis Ne le laissez pas nuire à sa famille.

C'est d'une limpidité absolue. Un grand merci à Bounigne.

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