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forum abclf » Réflexions linguistiques » Mon 10e questionnaire

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Messages [ 8 ]

1 Dernière modification par papy (24-11-2005 08:15:09)

Sujet : Mon 10e questionnaire

Bonjour à tous,

J’ai préparé soigneusement ce 10e questionnaire dont vos réponses sont bien attendues. Je vous dois une excuse de vous avoir pris trop de questions dans les précédents alors que vos temps ne vous permet pas de répondre à toutes. C’est pourquoi je décide de raccourcir dorénavant mes questionnaires.

1e,
Quand pourrait-on retrancher l’article de mots ? Je cite un exemple lu dans un petit bulletin d’information : « Des fissures d’une largeur de cinq mètre engloutirent bâtiments et êtres humains pris de panique. »
Pourquoi cet exemple n’est-il pas écrit : « Des fissures d’une largeur de cinq mètre engloutirent les bâtiments et êtres humains pris de la panique. »
Est-ce que le fait d’ôter l’article à un ou plusieurs mots dépende de l’inspiration soudaine ou bien de la convenance de l’auteur ?

2e,
Je crois avoir entendu dire « Parler à voix basse » mais aussi « Les voitures à bas prix ». Comment ça se fait que l’adjectif Bas se place tantôt devant et tantôt après le nom ?

3e,
Les non francophones, comme vous le savez, n’expriment leurs réflexions qu’en se basant sur la grammaire et non pas sur la mentalité qui est tout à fait, au contraire, portée à celle de leurs pays natals (ce point est-il vrai ? Natals ou Nataux ?). Ma question pour cette fois est : Ccomment faire pour bien comprendre des expressions françaises, sachant que la grammaire y est négligeable.
C’est rien de le dire, je me permets de prendre un exemple sur le mot NEZ qui est, d’après moi, employé dans nombreuses expressions.
- avoir le nez long : déçu parce que vaincu
- au nez de : arrogant devant qq’un
- avoir le nez creux : très expérimenté
- avoir qq’un dans le nez : avoir qq’un en abomination
- avoir toujours le nez sur qqch : ne pas lever les yeux de qqch, se plogner dans qqch
- à vue de nez : approximativement
- ce n’est pas pour son nez : il n’y est pour rien

....
En lisant ces expressions pour la 1re fois, je suis dans la perplexité de n’en comprendre aucune.
Je n’arrive à les saisir qu’après avoir consulté mon dico où toutes sont expliquées en ma langue.

L’ampleur de  chaque mot (presque) du français est parmi les raisons pour lesquelles je trouve très difficiles le français et parfois je me sens perdu dans cette pagaille. Je ne sais si je pourrais un jour acquérir de la capacité de les absorber mentalement de manière complète sans devoir consulter le dictionnaire, comme les natifs. Pourriez-vous me donner des conseils ?

Il me tarde d’avoir vos éclaircissements. Merci à l'avance.

PS : Excusez-moi pour ma maladresse de style.

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Re : Mon 10e questionnaire

Est-ce que mes questions vous sont trop bêtes ? Ou quoi ?

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Re : Mon 10e questionnaire

papy a écrit:

Quand pourrait-on retrancher l’article de mots ? Je cite un exemple lu dans un petit bulletin d’information : « Des fissures d’une largeur de cinq mètres engloutirent bâtiments et êtres humains pris de panique. »

Je ne connais pas les termes techniques de la grammaire, mais cette expression ressemble à une autre : Un navire perdu corps et biens. Et aussi à Arriver sans tambours ni trompettes. L'effacement de l'article est permis devant un groupe considéré comme un seul nom.

Vos questions sont le contraire de bêtes ; elles m'en apprennent beaucoup sur la langue française.

Une remarque : gare à l'humour involontaire ! On peut lire, dans la phrase que vous citez, que les bâtiments aussi, sont pris de panique. Et est ce qu'on peut appeler une conjonction dangereuse.

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Re : Mon 10e questionnaire

Merci beaucoup pour la réponse rapide, Gilles.

Ce n'est pas moi qui avais formé cette phrase, mais plutôt dans un article que je l'avais trouvée.

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Re : Mon 10e questionnaire

papy a écrit:

Les non francophones, comme vous le savez, n’expriment leurs réflexions qu’en se basant sur la grammaire et non pas sur la mentalité qui est tout à fait, au contraire, portée à celle de leurs pays natals […]

Je dirais « En se basant sur la mentalité de leur pays natal » ; au singulier, chacun des étrangers pense en fonction de la mentalité de son pays natal.


Et je dis bien : « La phrase que vous citez ».

6 Dernière modification par piotr (26-11-2005 07:38:36)

Re : Mon 10e questionnaire

Non, Papy, ce n'est nullement parce que tes questions seraient trop bêtes que tu n'as pas de réponse immédiate : ce serait plutôt qu'elles sont un peu embarrassantes parce que, justement, pas faciles.

  Dans ton premier exemple « Des fissures d’une largeur de cinq mètre engloutirent bâtiments et êtres humains pris de panique. » on peut parfaitement rajouter l'article les  à bâtiments et à êtres humains, sans changement notable de sens; ça relève plutôt d'un choix stylistique, de la volonté de faire un peu plus concis.
  Sauf si on utilise l'article des à la place de les, car dans ce cas (des bâtiments et des humains), cela suppose que les bâtiments et humains n'ont pas tous été engloutis, contrairement à les, qui marque la généralité de l'évènement, sans pour autant affirmer que tous y sont passés.
  Si tous sont engloutis, on écrira tous les bâtiments et les humains (répéter le tous n'est pas indispensable ici, mais pas interdit ...).
  Tu comprends pourquoi c'est délicat à expliquer ...

  Par contre, on ne met pas l'article dans pris de panique, qui est une expression figée. On utilise quelquefois pris par la panique, mais c'est plus rare, plus recherché.

  Deuxième exemple, sur la position de l'adjectif épithète, je te renvoie à ce fil où cette question a déjà été abordée.

  Pour ton troisième exemple (les expressions avec nez) chacune mériterait presque une explication particulière, notamment sur la manière dont elle a été construite, et ça sera plus long. Sache simplement que, pour certaines,  le sens que chacun lui donne peut être légèrement différent, mais tes "traductions" sont globalement exactes.

  Je vais quitter quelques jours mon ordinateur, mais d'autres forumeurs interviendront sur ces expressions. Et je reprends ce fil dès mon retour, si tu le souhaites.

elle est pas belle, la vie ?

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Re : Mon 10e questionnaire

Allez, juste en vitesse avant de partir, quelques précisions ou rectifications.

  au nez de : on rajoute souvent au nez et à la barbe de qqn. Même sens : avec insolence, pour le narguer. Aussi pour dire : sans qu'il s'en aperçoive (= sous ses yeux).
  avoir le nez creux : signifie surtout être perspicace, se douter de . S'emploie le plus souvent au passé composé J'ai eu le nez creux = je me suis douté de ...
  ce n'est pas pour son nez : le sens me paraît plus incertain; soit ce n'est pas de sa faute, soit ça n'est pas pour lui = il n'aura rien (cf. la chanson " J'ai du bon tabac, ce n'est pas pour ton vilain nez ")
  Pour dire " c'est de sa faute " on dira ça va lui retomber sur le nez.

  Le Robert des expressions et locutions recense pas moins de 37 expressions avec nez ... Je te scannerai la page et te l'enverrai à mon retour.

elle est pas belle, la vie ?

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Re : Mon 10e questionnaire

papy a écrit:

3e (...) comment faire pour bien comprendre des expressions françaises, sachant que la grammaire y est négligeable.

Bonjour Papy,
je ne pense pas qu'on puisse «deviner» le sens des expressions : c'est comme le lexique, il faut les apprendre. Les Français comprennent les plus usuelles, mais il y en a tellement, et parfois de si anciennes, qu'on ne peut pas tout savoir. Quant à l'origine, ou l'étymologie, c'est encore plus difficile. On trouve les plus communes dans les dictionnaires généraux, et les autres dans des dictionnaires spécialisés qu'on appelle généralement Dictionnaire des locutions, des expressions proverbiales, des dictons, etc. Il y en a beaucoup car la matière est riche.

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