Sujet : se rappeller ou se souvenir
bonjour les érudits
pouvez vous me dire pourquoi il y a deux verbes alors qu'il semble qu'il n'y ait qu'un sens.
Je crois que l'on peut dire l'un et l'autre quelque soit le type de souvenir. Je me trompe ?
merci
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bonjour les érudits
pouvez vous me dire pourquoi il y a deux verbes alors qu'il semble qu'il n'y ait qu'un sens.
Je crois que l'on peut dire l'un et l'autre quelque soit le type de souvenir. Je me trompe ?
merci
Bonjour Cedriquito.
Dans la vie de tous les jours, usuellement, familièrement, on dit l'un ou l'autre sans se poser de questions (se souvenir de qqchose, de qqun, se souvenir que qqchose / se rappeler qqchose).
Mais pour un puriste, ou disons, pour quelqu'un de sourcilleux, les choses sont plus compliquées et plus douloureuses (notamment avec la formule «je m'en rappelle») : tous les répertoires de difficultés de la langue française, tous les «remarqueurs» et toutes les chroniques du langage comportent toujours et obligatoirement un chapitre, une note ou un rappel sur ce sujet. Des milliers d'articles donc répètent ces règles :
-se rappeler+infinitif complément se construit sans prépositon ;
-on ne dit pas «je m'en rappelle», mais «je me le rappelle», ou «je m'en souviens» (je me demande même s'il ne faut pas pousser le vice jusqu'à : «il m'en souvient») ;
-se rappeler se construit sans -de.
Le sujet est traité sur internet, entre autres lieux, ici : http://groups.google.fr/group/alt.langu … 784003fe26
et ici :
http://groups.google.fr/group/fr.lettre … 41011c8d98
Le TLFi n'a pas oublié de recopier ces règles, ajoutant une écaille supplémentaire à ce serpent de mer ; voir l'article «rappeler».
gb.
Il n'empêche qu'en termes de signification, ce qui est je crois la question de Cedriquito, les deux verbes peuvent à mon avis être considérés comme de parfaits synonymes: l'un ne s'applique à un type de souvenir et pas l'autre, par exemple.
Il y a peu de vrais synonymes dans la langue, car les mots présentés comme tels se différencient souvent par l'une ou l'autre infime nuance. Mais ici, je dirais que c'est bien le cas, tout comme pour 'convaincre' et 'persuader'.
Prévert a écrit:
Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là
Je crois qu'il aurait tout aussi bien pu dire, sans que ce soit mieux ou moins bien:
Souviens-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là
La question de Cedriquito ne porte pas sur la forme grammaticale que l'on donne à l'un ou à l'autre, il s'interroge sur la nécessité de coexistence de deux verbes qui expriment la même idée. A priori il est difficile de répondre. J'avancerai une timide explication ; se rappeler c'est faire remonter quelque chose à la mémoire : on se rappelle un numéro de téléphone, une recommandation, la forme d'un visage, une règle, un nom... C'est une notion pratique ou une donnée précise. Se souvenir désigne plutôt le fait de se remémorer un évènement, une situation, une période de vie, quelque chose de plus sentimental qui revient à l'esprit : je me souviens des paysages de mon enfance, de mes vacances annuelles en Normandie, de mes années d'études, d'un ami qui m'était cher, ou de mon désagréable séjour à l'hôpital.
Bien entendu, il y a dans certains cas une « superposition » qui permet d'opter pour n'importe lequel des deux.
Personnellement, je perçois une nuance de registre entre se rappeler (que je verrais comme plus courant) et se souvenir (que je considèrerais comme plus « soigné »). Mais c’est tout à fait subjectif.
Je suis d'accord avec vous Cyrano, quand vous dites qu'il n'y a de véritables synonymes, car sinon, pourquoi un autre mot me direz vous?
En ce qui concerne "se rappeller" et "se souvenir", comme Aymon j'émets une distinction au niveau de la signification, mais pour moi, et ce n'est là aussi, que mon avis, même si les deux actes consistent en un appel à la mémoire, j'ai l'impression que se rappeler un évènement est beaucoup plus flou car moins important, plus conventionnel et isolé, alors que le souvenir peut être localisé dans une expérience de vie propre et intime.
" Nous sommes bien obligés de chercher, dans l'espace et dans le temps tels qu'ils sont définis dans notre groupe, le moment ou le lieu où s'est produit tel fait qui nous a impressionnés. Nos souvenirs, jusque-là enfermés en nous, en sortiraient alors seulement, pour s'accorder avec les souvenirs des autres. "
"A propos de tout souvenir, nous pouvons dire, sinon exactement quand et où, du moins dans quelles conditions nous l'avons acquis, c'est-à-dire à quelle catégorie de souvenirs, acquis dans les mêmes conditions, il se rattache. "
(Maurice Halbwachs, Les cadres sociaux de la mémoire)
Je suis d'accord avec vous Cyrano, quand vous dites qu'il n'y a de véritables synonymes, car sinon, pourquoi un autre mot me direz vous?
Je ne dis pas qu'il n'y a pas de véritables synonymes, je dis qu'il y en a très peu, en tout cas nettement moins que ce que les gens considèrent habituellement comme 'synonymes'. Mais il y en a, car la langue n'est pas le résultat d'un processus conscient et logique, et elle peut donc créer un doublon 'inutile' - ce qui, j'imagine, n'est pas le cas dans une langue créée de toutes pièces comme l'espéranto.
Dans le domaine scientifique, personne ne le conteste: il y a des tas de plantes ou d'animaux qui ont deux, trois, quatre... noms - en plus de leur dénomination latine. 'Ça ne sert à rien', si ce n'est de laisser à chacun le choix entre renoncule ou bouton d'or, par exemple.
A mon humble avis, c'est le même phénomène qui est en jeu ici. Je respecte ceux qui m'expliquent qu'ils voient une subtile nuance entre les deux verbes, mais personnellement j'ai du mal à trouver un exemple où je dirais absolument l'un et en aucun cas l'autre. C'est peut-être encore plus vrai, je le répète, pour persuader et convaincre.
Merci pour cet éclaircissement, je comprends un peu mieux. J'avoue que je n'avais pas suivi le débat sur l'espéranto, alors, qu'entendez-vous par une langue crée de toute pièce (sans forcément revenir sur le débat précédemmetn cité...) ?
Merci d'avance.
Je ne suis pas totalement d'accord avec vous Cyrano ;
simple raisonnement : si A et B sont des synonymes absolus, alors on peut toujours remplacer A par B. Dans le cas disons de A- populaire = B-savant, l'homme du commun ne peut pas utiliser le mot savant et le savant ne peut pas employer le mot populaire dans son article. Ils ne sont donc pas «socialement» synonymes.
Mieux : avec la même surface de sens, en oubliant le poids social, je ne pense pas qu'ils soient systématiquement permutables. Un mot, quand il «vécu» traîne toujours du sens superflu (sa sonorité nous fait penser à quelque chose, quelqu'un l'a chanté, etc.) et de ce fait, ils ne s'équivalent pas (à mon avis). Il y a une sorte de réduction à ne voir dans un mot qu'un signifié (le sens) : pensez au questionnaire de Proust. Un mot signifie quelque chose, mais il fait aussi penser à d'autres choses, il plaît ou ne plaît pas. Autant de raisons pour ne pas croire aux synonymes absolus.
Ce que j'écris n'est peut-être pas totalement exact mais par principe je doute qu'il puisse y avoir des synonymes exacts. D'accord sur le fait qu'il peut y avoir des doublons (mais dans ce cas, probablement qu'un mot chassera l'autre) mais pas sur la synonymie parfaite.
Je n'ai pas assez de documentation sur le sujet, mais cela a été traité, c'est certain. Sur le site du dictionnaire des synonymes, il y a les lettres de diffusion ; elles sont brèves et intéressantes.
(Quant à persuader et convaincre, ils ne sont absolument pas synonymes, pour moi c'est évident. Je suppose que tous les manuels de rhétorique le disent.)
gb.
Je connais très peu l'espéranto et je ne tiens en aucun cas - j'ai bien dit: 'je ne tiens en aucun cas'... - à rouvrir le débat là-dessus, simplement j'ai du mal à imaginer que lorsqu'on crée une nouvelle langue, on 'perde son temps' à créer deux mots pour dire exactement la même chose. Un peu comme quand on trace le plan d'une ville nouvelle, genre Brasilia: on trace des rues bien droites et des quartiers réguliers, au lieu du fouillis inextricable des vieilles villes historiques.
Mais il se peut que je me trompe et les espérantistes me démentiront peut-être.
(Ceci était bien entendu une réponse à Clarisse, et pas une réaction au message de Gb posté entre-temps, auquel il est trop tard pour répondre maintenant... 'Je vais me coucher' dit-il en bâillant).
Mais alors, et sur ce, j'irais aussi rejoindre Morphée..., les synonymes, si je vous suis, ne seraient-ils pas aussi un abus de langage, ou plutôt une création d'un mot identique par définition, qui pourtant n'en estpas un réellement? Ouh, je m'embrouille.
Bonsoir
Tout à fait d’accord avec vous, Gb : la synonymie parfaite n’existe pas (sauf dans certains domaines, dans la terminologie technique, et encore...), il y a des connotations qu’un mot peut avoir, que son synonyme n’a pas. Et cætera.
Bonjour à tous !
Je passais, et j'eai vu la lumière allumée... J'ai écouté vos conversations, et l'envie m'a pris de m'y joindre.
Pour moi, convaincre et persuader sont deux choses bien différentes, et ces termes ne sont nullement synonymes. C'est ce bon vieux Socrate qui fait la distinction dans le Protagoras : celui qui persuade fait appel au sentiment, celui qui convainc fait appel à la raison.
Evidemment, Socrate emploie deux verbes grecs, ce sont les traducteurs qui usent de convaincre et persuader, mais ils ont bien choisi, j'en ai la conviction :-) ! -la conviction, et non la persuasion...
Mes convictions, je me les fais tout seul, il faut que ce soit un autre qui me persuade.
Bonsoir !
Tout à fait d'accord avec P'tit qui a bien fait de s'arrêter pour poster son message, pile poil quand je venais de trouver un lien pour illustrer la différence convaincre/persuader : http://www.ac-grenoble.fr/lycee/log/log … nvainc.htm
gb.
(j'ai supprimé le doublon ; il faut s'inscrire pour éditer ses messages)
P'tit est confus... et devenait enragé !
Il avait la prétention de corriger ses messages, pas de les dupliquer à l'infini...
Il demande bien pardon à tout le monde, et il ne le refera pas -promis !
Les synonymes parfaits sont rarisssimes. On appelle synonymes, en vérité, deux mots de sens voisins, mais qui expriment une nuance ; ainsi vacarme et fracas sont synonymes tout en ne donnant pas la même idée. Je donnerai cependant un exemple de parfaits synonymes : aléa et hasard. Le premier, qui est latin, signifie d'abord dé puis jeu de dés. Le second, qui est arabe (az'zahar) veut dire également jeu de dés, et l'un comme l'autre désignent un évènement fortuit, non prévisible.
Pour répondre à Cyrano :
Certainement, Zamenhof n'a pas créé au départ des synonymes dans son lexique.
Mais l'espéranto est une langue parlée et écrite depuis plus de 100 ans , son vocabulaire s'enrichit, comme celui de toute langue vivante, parfois avec ce qu'on peut appeler des doublons.
Pour une traduction, une compréhension précise, c'est, dans un dictionnaire, le premier mot cité avant un ou deux autres, qui est le mot d'origine, qui sert de référence sûre et stable , pouvant être compris par tout espérantiste .
En comparaison avec les mots proposés dans ce fil :
se rappeler : memori
se souvenir de : memori
convaincre : konvinki
persuader : kredigi, persvadi
A noter que par l'utilisation des affixes, on peut créer des synonymes , ainsi avec le préfixe "mal" signifiant "contraire" :
nokto: nuit, tago : jour
maltago --> nokto
malnokto -->tago
D.
Cedriquito ne se doutait pas qu'il provoquerait un tel débat avec sa petite question...
Je suis d'accord avec beaucoup de choses qui sont dites ici en théorie, et je remercie au passage Diantino pour ses précisions espérantistes, simplement je réponds à la question posée par Cedriquito que, personnellement et dans ce cas précis, je ne fais pas de différence de sens ou de niveau de langue entre ces deux verbes - ni entre persuader et convaincre. Mais il verra que d'autres francophones respectables en font et il pourra se faire sa religion.
J'observe cependant que la toute première réponse de Gb a porté sur la différence de construction entre les deux verbes, alors que Cedriquito se demandait s'il était bien nécessaire d'avoir deux mots pour dire la même chose. Comme si cette fameuse différence était la première chose qui venait spontanément à l'esprit quand on compare les deux verbes, bien avant des nuances de sens pour lesquelles il faut 'se gratter les cheveux' pour en trouver.
Enfin, ce n'est pas la première fois que je le constate et je trouve ça curieux: dire qu'il y a des synonymes parfaits, même s'ils sont très rares, a toujours quelque chose de 'blasphématoire'. Comme s'il y avait une sorte de dogme implicite: une langue, et en particulier notre langue, ne peut pas avoir créé deux mots pour un même sens, il faut qu'il y ait une nuance de sens quelque part.
Pour moi, la synonymie parfaite n'est pas une tare, c'est une chose un peu illogique et inutile mais qui participe au charme d'une langue - raison pour laquelle je préférerai toujours l'organisation anarchique d'une vieille ville à l'agencement rationnel d'une ville nouvelle.
Pour 'persuader' et 'convaincre', je suis peut-être dans l'erreur et il se peut qu'il y ait une nuance de sens que je ne perçois pas - d'autant plus que Diantino m'apprend que l'espéranto a lui aussi créé deux termes distincts, ce qui me trouble un peu.
Pourriez-vous dès lors me dire ce que je dois écrire dans une phrase comme celle-ci:
"Je suis persuadé/convaincu que nos deux pays trouveront rapidement un terrain d'entente" (admettons que ce soit un haut dirigeant politique qui s'exprime)
N'y voyez aucune ironie ou fausse naïveté de ma part, mais le désir sincère de quelqu'un qui veut se perfectionner: que dois-je écrire dans ce genre de cas que je rencontre assez souvent, pourquoi et dans quel contexte utiliser un verbe plutôt que l'autre?
Merci d'avance.
Robert nous dit,
PERSUADER amener quelqu'un à croire, à penser, à vouloir par une adhésion complète
CONVAINCRE amener à reconnaître la vérité d'une proposition ou d'un fait
Voilà qui nous offre un champ de réflexion. Celui qui cherche à convaincre croit à la vérité d'une chose et veut amener l'interlocuteur à y croire aussi. Celui qui persuade n'est pas forcément sincère et peut chercher à faire admettre à un autre un mensonge
Dans votre exemple je crois que les deux peuvent convenir. Mais on peut, en cas de doute, tourner la phrase autrement : Je crois sincèrement que... J'ai la conviction...
Convaincre ou persuader ?
L'allemand dispose d'un seul mot : überzeugen.
D'après la définition des mots espéranto cités, il semble que "persvadi" persuader serait plutôt utilisé dans le sens de persuader quelqu'un d'agir, de faire quelque chose.
"kredigi" serait " faire croire quelque chose à quelqu'un",.
Convaincre serait-il plus profond, plus spirituel ?
Ce sont des nuances assez ténues à mon humble avis.
D.
Cher Cyrano, je me suis toujours demandé comment les gens arrivent à juger quelque chose sur les on-dits ou même sur des suppositions... Le charme, ce n'est pas une chose quantifiable, l'espéranto en a un, sinon il ne pourrait jamais se répandre comme il a fait (contrairement à ce que certains pensent, pour plusieurs le plaisir est purement linguistique). Les synonymes? Il suffit d'ouvrir le grand dictionnaire français-espéranto pour en avoir à la pelle, les synonymes doublons ainsi que ceux avec des subtilités de sens... Bref, pour préférer un plat à un autre, la moindre des choses serait de goûter les deux au préalable
Chère Skirlet, j'ai dit que je ne tenais pas à rouvrir ici le débat sur l'espéranto et je ne le ferai donc pas. Je me suis juste exprimé par allusion (vieille ville - ville nouvelle), en laissant sans doute transparaître ma préférence personnelle mais sans attaquer rien ni personne. C'est vrai qu'il faudrait goûter à tout, expérimenter tout... pour pouvoir se prononcer, mais on n'a qu'une seule vie et on est bien obligé parfois de se fier à une impression première, souvent trompeuse sans doute. Vous-même, il y a certainement des tas de pays où vous n'êtes jamais allée et qui, à première vue, ne vous attirent pas, alors qu'ils sont en réalité plein de charme. C'est la vie!
Non, dans ce débat sur la synonymie, je n'ai évoqué l'espéranto que comme 'langue-témoin', en me disant - naïvement, peut-être - que si deux mots étaient tout à fait synonymes, ils ne devraient avoir qu'un seul équivalent dans une langue nouvelle qui résulte d'un processus de création conscient.
Mais, prudent comme un sioux, j'avais ajouté "les espérantistes me démentiront peut-être". Vous l'avez fait, j'ai donc appris quelque chose et j'en suis très content.
Cher Cyrano, je n'ai pas pris votre message comme une attaque. Uniquement comme une confirmation de cette tendance régrettable d'évoquer l'espéranto comme point de comparaison tout en sachant peu de choses sur le sujet (en espérant de ne pas vous vexer). Il ne fait aucun doute qu'une personne ne peut pas tout connaître ni tout expérimenter, et d'ailleurs personne n'y est obligé. Oui, il y a des pays qui ne m'attirent pas a priori. Mais je me garde bien de dire "Le ...stan est un endroit moche et inintéressant comparé à la ...ie", si j'ai visité la ...ie et n'ai jamais mis les pieds en ...stan (en supposant que j'ai quand même vu quelques photos). Une comparaison valable ne peut se faire qu'entre les choses bien connues par celui qui les compare, n'est-ce pas? Sur une autre langue que l'espéranto, le plus souvent on aurait demandé si elle possédait des synonymes parfaits avant de faire une conclusion; la vôtre a été faite avant de connaître la réponse. Non, moi non plus je n'ai pas envie de débattre sur l'espéranto. Je trouve seulement dommage qu'on lui rend le verdict d'avance.
(Pour ajouter un peu sur le sujet, je dirai qu'une création collective ne peut être à 100% logique L'être humain ne l'est pas
)
Coucou me revoilà, avec mon pseudo complet, et une meilleure connaissance du fonctionnement du forum...
La clé de la synonymie se rappeler/se souvenir, c'est dans l'histoire de la langue qu'il faut la chercher :
on disait autrefois il me souvient de... tournure impersonnelle/je me rappelle, tournure personnelle.
La nuance était perceptible : réminiscence involontaire contre remémoration volontaire (coucou, deux synonymes de plus ! :-) ). Puis il me souvient a cessé d'être défectif, et la nuance est devenue infinitésimale.
Mais pensez comme c'est commode pour le poètes qui respectent encore les contraintes syllabiques, des mots qui ont le même sens et une longueur différente ! Sans compter ceux qui ont des difficultés avec l'orthographe, comme cette enfant qui sommée de graphier correctement aquarium mit... bocal !
Petite question qui n'a sans doute pas de réponse : est-ce la présence de nombreux synonymes qui a engendré l'interdit sylistique de la répétition, ou l'interdit stylistique de la répétition qui a fait fleurir la synonymie ?
Coucou me revoilà, avec mon pseudo complet, et une meilleure connaissance du fonctionnement du forum...
La clé de la synonymie se rappeler/se souvenir, c'est dans l'histoire de la langue qu'il faut la chercher :
on disait autrefois il me souvient de... tournure impersonnelle/je me rappelle, tournure personnelle.
La nuance était perceptible : réminiscence involontaire contre remémoration volontaire (coucou, deux synonymes de plus ! :-) ). Puis il me souvient a cessé d'être défectif, et la nuance est devenue infinitésimale.Mais pensez comme c'est commode pour le poètes qui respectent encore les contraintes syllabiques, des mots qui ont le même sens et une longueur différente ! Sans compter ceux qui ont des difficultés avec l'orthographe, comme cette enfant qui sommée de graphier correctement aquarium mit... bocal !
Petite question qui n'a sans doute pas de réponse : est-ce la présence de nombreux synonymes qui a engendré l'interdit sylistique de la répétition, ou l'interdit stylistique de la répétition qui a fait fleurir la synonymie ?
Il me semble, d'après mes "souvenirs" de philosophie, que la réminiscence n'est pas involontaire, mais au contraire, provoquée par le dialogue socratique dont le but est bien de faire accoucher du discours (du savoir, du souvenir, de l'acquis déjà là?).
Ai-je retrouvé un faux souvenir, ou est-ce que je comémore mal la pensée philosophique grecque?
Vaches de synonymes ! On peut prendre l'un pour l'autre... surtout quand on se fie à ses souvenirs !
Dans réminiscence, on voit encore l'affixe -sc- du latin qui marque le procès en cours : disco, j'apprends, donc didici, je sais.
Donc, reminiscor, je rappelle à moi mes souvenirs, memini, je me souviens.
Réminiscence est donc une opération consciente et volontaire, et la remémoration, le résultat de la réminiscence !
Bonjour à tous,
Est-ce que quelqu'un pourrait m'expliquer le sesn de cette phrase :
Il ne vaut mieux pas que je me rappelle de trop à ton souvenir ?
Deux sens possible :
- je préfère ne plus penser à toi
- je préfère ne plus te donner de nouvelles pour ne plus que tu penses à moi
Aidez-moi!
Merci
Bonjour pucette,
Il ne vaut mieux pas que je me rappelle de trop à ton souvenir
Tout d'abord, la rédaction correcte de cette phrase sera : Il vaut mieux que je ne me rappelle pas trop à ton souvenir.
Ensuite se rappeler au souvenir de quelqu'un a le sens de inciter qqn à (re)penser à soi.
Donc quel sera le sens :
- je préfère ne plus penser à toi, ou bien
- je préfère ne plus te donner de nouvelles pour que tu ne penses plus à moi (restituons encore l'ordre correct des mots dans la phrase) ?
Petits exercices de traduction français - espéranto :
Ça m´est revenu de te rappeler d´essayer de te remémorer les quelques souvenirs ou ne serait-ce que les plus vagues réminiscences enfouies au fond de ta mémoire et dont tu gardes encore souvenance.
Mi ekmemoris pri memorigi al vi ke vi provu rememori la malmultajn memoraj'ojn aù almenaù la plej malprecizajn memoraj'etojn, kas'itajn en la fondon de via memoro kaj pri kiuj vi ankoraù memoras.
Le bouvier nous a conduits jusqu´à l´étable pour nous montrer ses boeufs, taureaux, vaches, veaux et génisses.
La bovisto kondukis nin g'is la bovejo por montri al ni siajn bovojn, virbovojn, bovinojn, bovidojn kaj bovidinojn.
Patoiglob,
qu'est-ce que des exercices de traduction viennent f... ici ?
C´est pas vraiment des exercices, c´est plutôt un clin d´oeil au fil "sondage espérantiste" en croisant les deux sujets...
Vabbene, non lo farò più !
Comme quoi, en voulant employer une seule racine pour les mots d'un même famille, la langue devient un brin monotone. J'en étais persuadé; à présent, j'en suis convaincu.
Cela dit, à quoi bon parler d'espéranto dans un forum sur le français?
c´est plutôt un clin d´oeil au fil "sondage espérantiste" en croisant les deux sujets...
Si tu veux croiser deux sujets, patoiglob, tu en ouvres un troisième, et pas là où il n'a rien à faire, mais ici.
OK Patrão !
Merci à Marc d´avoir compris l´objet de mon message... Je suivrai donc son conseil... (bien que j´aie fait une encoche à mes principes en fournissant un argument à un anti-espérantiste...)
:Dbon slt tout d'abord . pour ta question oui c vrai que convaincre et persuader en le même temp il sont diférent parceque convaincre s'adresse à l'esprit en temp ou persuader s'adresse au sentiment..
Bonsoir,
Je propose:
On se souvient d'une situation vécue et de l'émotion qu'elle a engendrée;
On se rappelle d'une chose apprise, de quelque chose qui ne nous touche pas intimement.
Pour aller dans le meme sens quand a la nuance, je dirais que se rappeler est un acte conscient, actif, alors que se souvenir est un acte inconscient, passif.
Ce qui nous ramene à l'intervention de p'tit prof et de son historique :
- je me rappelle que ...
- il me souvient que ...
Cette différence existe, à mon avis, encore aujourd'hui malgré le changement de tournure : je me souvient que ...
D'après les règles officielles, citées par le TLF, «Parce que rappeler est trans. dir., les grammairiens condamnent la tournure se rappeler de qqc. que l'on trouve pourtant fréq. chez les bons aut. (comme on entend fréq. l'expr. pop. je m'en rappelle) et recommandent de la remplacer par se souvenir de; l'empl. trans. dir. n'est cependant pas possible avec les compl. me, te, nous, vous; on dira tu te rappelles de moi et non tu te me rappelles; se rappeler de constr. avec un inf. passé, att. par LITTRÉ et Ac. 1798-1878 est considéré comme correct mais vieilli; avec un inf. compl. exprimant une action encore à accomplir, se rappeler (ou rappeler à qqn) se constr. avec de (rappelle-moi de te donner ce papier; rappelle-toi de le lui dire) (d'apr. GREV. 1986, p. 429 et 1333).»
se rappeler = rappeler soi-même, donc il y a un effort conscient d'aller chercher l'information de sa mémoire
se souvenir = l'information resurgit dans la mémoire tout seule, ou disons qu'il n'y a pas eu besoin de la chercher
je dirai la nuance "se rappeler;se souvenir" serait similaire à celle de "écouter;entendre" ou "regarder;voir"
se rappeler = rappeler soi-même, donc il y a un effort conscient d'aller chercher l'information de sa mémoire
se souvenir = l'information resurgit dans la mémoire tout seule, ou disons qu'il n'y a pas eu besoin de la chercher
je dirai la nuance "se rappeler; se souvenir" serait similaire à celle de "écouter; entendre" ou "regarder; voir"
Oui, mais entre rappelle-toi et souviens-toi, dans les deux cas on en appelle à la mémoire: il y a des usages de se souvenir et de se rappeler qui arrivent à se différencier, mais les deux verbes conservent tout de même toute une plage commune, où ils ne se différencient pas.
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