JASPINER, verbe intrans.
Arg. Jaser, bavarder. − Hé ! Pomme de canne ! mugit une voix, tu jaspineras plus tard, sers-nous d'abord des bocks ! (Huysmans, Marthe, 1876, p. 93). Elle n'a que ses bouts de chiffon qui la comprennent, le soir, dans les coins tranquilles, elle défait son baluchon, elle leur jaspine, pas besoin d'articuler, pour eux, c'est trop fatigant, elle parle comme les chiens (Aragon, Beaux quart., 1936, p. 251).
− Emploi trans., rare. Si nous pouvions avoir un compagnon jaspinant le bigorne hollandais, ce serait excellent (Hugo, Corresp., 1873, p. 58).
Prononc. : [ʒaspine]. Étymol. et Hist. Av. 1715 (usité à la Cour, d'apr. Esn.) ; 1718 « jaser, bavarder » (Le Roux ds Sain. Sources Arg. t. 2, p. 18, note 2) ; 1721 « parler » (Vice puni ou Cartouche, chant III, ibid., t. 1, p. 326 : il jaspinoit argot). Prob. croisement de jaser* avec le verbe dial. japiner « japper souvent et peu fort ; bavarder ensemble » (FEW t. 5, p. 30 b et 31 a), dér. de japper* avec suff. -iner*. (tlfi:jaspiner)
- Japper. (AYN)
- Du même rad. que jaser, croisé avec japiner, régional, de japper, et suff. -iner. (GR)
- S'est dit jadis pour Parler un langage grossier avec volubilité. (Peschier 1852)
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